Dans une semaine, c’est Halloween ! Qu’est-ce qu’on fait à Halloween ? On se fait peur !

Et on peut tout à fait se faire peur en travaillant son français. C’est pourquoi aujourd’hui, je vous propose de vous raconter une des histoires les plus étranges, sanglantes et terrifiantes qui s’est passé en France. Oui, l’histoire que je vais vous raconter est vraie. Une histoire vraie fait encore plus peur ! D’autant plus que c’est une histoire qui n’est aujourd’hui pas encore résolue. Cela reste un mystère. De quoi bien vous foutre la trouille !

Éteignez les lumières, installez-vous confortablement, je vous raconte aujourd’hui l’histoire vraie de la bête du Gévaudan. 
 

Nous sommes en juin 1764, dans le Gévaudan, une région du sud de la France qui est maintenant appelée la Lozère.


Source : www.labetedugevaudan.fr

Une vachère, une femme qui s’occupe de vaches, rentre dans son village complètement paniquée avec ses vêtements déchirés. Elle prétend s’être fait attaquer par une bête et qu’elle serait morte si ses vaches ne l’avaient pas défendue. Plus tard dans le même mois, Jeanne une adolescente de 14 ans est retrouvée morte, tuée par une bête. C’est la première victime officielle de la bête.

Une deuxième adolescente du même âge est retrouvée morte dans les mêmes circonstances quelques semaines plus tard.

Les morts s’enchainent et ne s’arrêtent pas. Les habitants de cette région et des régions voisines sont terrifiées. On ne parle que de cette mystérieuse bête dans les rues des villages.

L’affaire fait tellement de bruit qu’elle arrive jusqu’aux oreilles du roi actuel, Louis XV. Ce dernier envoie le capitaine Duhamel et ses hommes tuer la bête.  La tâche est bien plus compliquée qu’elle n’y parait. Les conditions météorologiques sont désastreuses dans cette région, la bête est très maligne et se déplace rapidement et intelligemment. 

Après de multiples meurtres, les enfants qui gardent les troupeaux de bétail ne vont plus le faire seul, mais en groupe. Cela a été le cas de sept enfants âgés entre 8 et 12 ans. Cependant, la bête les a quand même attaqués un jour de janvier. Les enfants pour se défendre se sont mis en groupe, mais la bête a réussi à attraper le plus jeune des enfants et elle lui a dévoré la joue. Elle revient en suite à la charge et s’attaque à un autre enfant. Les autres enfants ont su montrer un courage indéniable et ont défendu leur copain en attaquant la bête avec des lames placées sur des pics en bois. La bête s’est alors enfuit.

Le 14 mars 1765, Jeanne Jouve est à la porte de sa maison accompagnée de ses enfants. Quand tout à coup, elle voit sa fille se faire emporter par la bête. Jeanne s’empresse de récupérer sa fille et la bête finit par lâcher la petite fille. Cependant, elle ne s’enfuit pas et attaque un autre enfant de Jeanne, Jean-Pierre. La mère tente alors de sauver son enfant et combat la bête à mains nues. Les frères ainés de Jean-Pierre arrivent et réussissent avec Jeanne à faire fuir la bête. Malheureusement, cinq jours plus tard, le jeune Jean-Pierre succomba de ses blessures.

En 1765, toute l’Europe parle de cette bête qui terrorise les Français. Les journaux britanniques se moquent même des Français qui n’arrivent pas à tuer un simple animal.

La même année, un homme voit de la fenêtre de sa maison la bête observer un jeune berger de 15 ans. Il prévient ses frères, ils prennent des armes et attaquent la bête. Ils tirent plusieurs fois sur la bête, mais elle se relève à chaque fois et arrive à s’enfuir. Plusieurs hommes partent à sa poursuite afin de la retrouver morte ou blessée, mais en vain, inutilement. Ils ne la retrouvent pas. Et on apprend que plus tard dans l’après-midi, une femme a été tuée par la bête.

Le 11 août 1765, Marie-Jeanne Vallet traverse un cours d’eau par une passerelle avec quelques amies. Soudain, la bête attaque le groupe de femmes et elle s’en prend à Marie-Jeanne. Avec un sang-froid incroyable, la jeune femme a planté sa lance dans le ventre de la bête. Cette dernière tombe dans l’eau et se laisse emporter par la rivière.
 


Source : Statue de Marie-Jeanne Vallet et de la bête du Gévaudan
 

Le Roi missionne, donne pour mission à un de ses hommes François-Antoine de chasser et de tuer la bête. L’homme entend dire qu’un loup a été aperçu dans les bois de Chazes. Il s’y rend et tue un gros loup. Ce dernier est identifié comme étant la bête. La dépouille du loup est empaillée et transportée jusque dans les jardins du roi à Versailles. Pour le roi, la bête est morte est l’affaire est terminée. 

Cependant, les attaques continuent. Des enfants, des adolescents et de jeunes adultes continuent d’être tués ou blessés par cette mystérieuse bête. Il faut attendre le 19 juin 1767, le jour où Jean Chastel a abattu une bête par son fusil. Les attaques s’arrêtent enfin à cette date. 
 

La question que tout le monde se pose, c’est : c’était quoi cette bête ?

La première hypothèse qu’on a est que cette bête était un loup. Cependant, d’après plusieurs témoignages des personnes qui ont survécu aux attaques de la bête, cela n’était pas un loup. Voici une description de la bête rapportée par plusieurs témoins : « une bête de la grandeur d’un âne avec une très grosse tête, comme celle d’un veau, avec un museau qui retombe. Le poil rougeâtre avec une bande noire sur le dos. Un ventre large, gris / blanc. Les pattes de devant basses. La queue extrêmement large et touffue. La bête court en bondissant avec les oreilles droites. »

Voilà, ce que ça donnerait en dessin.


Source : EnQuête d'Histoire

 

Ça ne ressemble pas du tout à un animal existant, on est d’accord. 

De multiples témoignages de la bête apparaissent et se contredisent les uns aux autres. On prétend que c’est une hyène, un chien, un lynx et même un singe. Plusieurs personnes affirment l’avoir vu se redresser sur ses deux pattes arrière pour marcher. On entend même dire qu’il s’agissait d’un homme vêtu d’une peau de loup. Et on parle aussi de loup-garou.

Les autopsies des plusieurs bêtes qui ont été tuées sont vagues et ne permettent pas grâce à l’ADN de savoir exactement de quelle bête il s’agissait. La théorie la plus évidente semble être que la bête était un hybride entre un loup et un chien. On pense même qu’il y avait plusieurs bêtes, ce qui expliquerait le nombre impressionnant d’attaques dans des lieux parfois très éloignés.
 


Une reconstitution de la légendaire bête du Gévaudan - Jean Claude Bourret

 

Il y a une autre théorie, celle d’un serial-killer accompagné d’un chien-loup.

Et le serial-killer suspecté n’est d’autre que Jean Chastel, l’homme qui a tué la bête. Il y en a en effet quelques victimes qui ont été retrouvées décapitées, sans leur tête. Et les animaux ne font normalement pas ça. Il y a plusieurs points qui font de Jean Chastel la bête du Gévaudan. Cela reste bien sûr des hypothèses.

Premièrement, Jean Chastel a été emprisonné en 1765 et bizarrement, les meurtres se sont arrêtés pendant cette période. Deuxièmement, Jean Chastel possédait un chien/loup qu’il avait lui-même dressé pour la chasse. Est-ce qu’il ne serait pas mis à chasser les humains avec son chien/loup ?

Autre chose, plusieurs personnes ont tiré sur la bête à l’aide d’un fusil, et ils l’ont vu se redresser et repartir comme si de rien n’était. Certains pensent que la bête portait une armure en peau de sanglier qui la protégeait des balles.

De plus, une des dernières victimes de la bête était la petite fille d’un ami de Jean Chastel. Est-ce que cette mort lui aurait fait réaliser de la gravité de ses actes et il aurait alors décidé après de tuer la bête du Gévaudan pour mettre fin à ce massacre

Beaucoup de questions sur la bête du Gévaudan restent sans réponse. Ça restera l’une des histoires les plus terrifiantes arrivées en France. En 3 ans ,la bête a fait plus de 100 victimes. Un mystère plane toujours sur l’origine de la bête du Gévaudan et ce qui s’est réellement passé.

 


Vocabulaire important :

Un vacher(ère) = personne qui s’occuper des vachs (EN = cowherd)

Se faire peur = s’effrayer (EN = to scare yourself)

Sanglant(e) = qui a fait beaucoup de morts (EN = bloody)

Terrifiant(e) = qui suscite la peur (EN = frightening) 

Une histoire vraie = (EN = true story)

Foutre la trouille = faire peur (EN = scare the crap out of somebody)

Déchiré = coupé, en morceaux (EN = ripped)

S’enchaîner = se succéder rapidement (EN = come one after another)

Faire du bruit = être sujet à discussion (EN = make some noise)

Désastreux(se) = catastrophique (EN = disastrous )

Malin(gne) = intelligent (EN = smart)

Un meurtre = assassinat (EN = murder)

Un troupeau de bétail = (EN = herd of cattle)

Dévorer = manger sauvagement (EN = to devour)

Revenir à la charge = revenir à nouveau (EN = to come back again)

Une lame = outil tranchant (EN = blade)

Un pic en bois = (EN = a wooden stick)

S’enfuir = se sauver (EN = to flee)

S’empresser = se dépêcher (EN = to hasten to do)

À mains nues = (EN = barehanded)

Succomber = mourir de (EN = succumb to)

Une blessure = une lésion corporelle (EN = an injury)

Se moquer = rire de (EN = to laugh at)

Un berger = gardien de troupeau (EN = shepherd)

Tirer = faire usage d'une arme (EN = to shoot)

Se relever = se remettre debout (EN = to get back on your feet)

En vain = inutilement (EN = in vain)

Une passerelle = petit pont étroit (EN = footbridge)

Une lance = arme longue et pointue (EN = spear)

Missionner = donner une mission (EN = to mission)

Une dépouille = cadavre (EN = body)

Être empaillé(e) = un animal embaumé (EN = to be stuffed)

Abattre = tuer (EN = slaughter)

Un témoignage = fait de témoigner (EN = testimony)

Une hyène = (EN = hyena)

Un chien = (EN = a dog)

Un singe = (EN = a monkey)

Vêtu d’une peau de loup = (EN = Dressed in a wolf skin)

Un loup-garou = quelqu’un qui se transforme en loup (EN = werewolf)

Une autopsie = examen d'un cadavre (EN = autopsy)

Vague = flou (EN = unclear)

Décapiter = trancher la tête (EN = behead)

Être emprisonné(e) = enfermé (EN = imprisoned)

En peau de sanglier = (EN = In boar skin)

Une balle = (EN = a bullet)

Un massacre = une grande tuerie (EN = slaughter)

 

Je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures, en français bien sûr ! 🇫🇷